Comment renforcer le bonheur au travail?

 

Le bonheur au travail demeure un concept encore assez vague dans l’esprit de beaucoup de gens. Il est donc temps de voir ce qu’est le bonheur au travail (et ce que ce n’est pas) et pourquoi il est essentiel d’y accorder suffisamment d’importance.

Le bonheur au travail, qu’est-ce que c’est ?

La formulation d’une définition objective du bonheur au travail est un véritable défi. La sensation de bonheur au travail repose effectivement sur différents éléments et facteurs d’influence, tous plus subjectifs les uns que les autres. Chacun optera pour une perspective différente et aura besoin de différentes composantes pour se sentir heureux. Lorsque l’on demande aux gens ce qui les rend heureux au travail, voici ce qu’ils répondent généralement : aimer son travail, avoir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée, avoir de chouettes collègues, jouir de beaucoup de liberté, d’autonomie et de flexibilité, se sentir apprécié(e)…

Pour pouvoir définir plus précisément le bonheur au travail, il faut commencer par réfléchir à ce que le bonheur au travail n’est pas.

Le bonheur au travail ne signifie pas être satisfait de son travail

Dans l’esprit des gens, la satisfaction professionnelle est généralement étroitement liée à la rémunération perçue, qui permet de mener un train de vie suffisant. Mais rappelons les bases : la satisfaction professionnelle est liée à la rémunération globale, aux conditions de travail, au lieu de travail, à l’infrastructure, au support IT… Autant d’éléments importants qui déterminent la façon dont un candidat va considérer un poste (potentiel).

Ces éléments sont souvent ancrés dans la culture de l’entreprise et sont souvent à prendre ou à laisser pour le futur travailleur. C’est pour cette raison qu’il est important, en tant que travailleur, de faire le bon choix et d’opter pour une entreprise dont la culture et les conditions de travail vous correspondent afin que vos besoins primaires fondamentaux puissent être satisfaits. Une fois que tous les facteurs figurant sur la liste de la satisfaction professionnelle sont réunis et donc que le travailleur a toutes les clés en main pour être satisfait au travail, il n’est pas encore dit que cette personne sera heureuse au travail. La satisfaction professionnelle est une condition sine qua non du bonheur au travail, mais d’autres composantes sont nécessaires pour pouvoir assurer plaisir, implication, engagement, motivation, etc.

Le bonheur au travail n’est pas synonyme de bien-être au travail

Grâce aux efforts de nos gouvernements, le bien-être des travailleurs est désormais sous le feu des projecteurs, notamment au niveau de la prévention et de la protection au travail, tant sur le plan physique que mental et psychosocial.

D’une part, les entreprises doivent fixer des objectifs et élaborer une approche permettant d’éviter les risques et de résoudre les problèmes, le cas échéant. D’autre part, nous sommes de plus en plus conscients au sein de la société des conséquences néfastes d’un niveau de stress négatif et d’une charge de travail trop élevée. Ainsi, nous assistons depuis quelques années déjà à la mise en place d’initiatives proactives de plus en plus nombreuses, outre l’approche curative. Des investissements toujours plus nombreux favorisent la santé et l’activité physique sur le lieu de travail, et cette thématique n’est plus uniquement réservée à la sphère privée.

Ces évolutions positives nous rapprochent un peu plus du bonheur au travail, mais il est encore possible d’aller beaucoup plus loin ! Certaines entreprises se contentent parfois d’introduire quelques initiatives axées sur le bien-être, mais de manière sporadique et sans lien les unes avec les autres. Celles-ci ont indéniablement des répercussions positives et peuvent déboucher sur l’amélioration de l’ambiance de travail, mais elles n’ont souvent qu’un effet à court terme. Ces entreprises ratent alors l’occasion d’élaborer de manière réfléchie une stratégie axée sur la santé ou le bien-être à plus long terme. En ne réfléchissant pas à la thématique de manière globale et stratégique, il leur est en outre impossible de tirer profit de la plus-value créée par la définition d’une stratégie correspondant à la culture et aux objectifs de l’entreprise.

Et cela ne s’arrête pas là ! ‘La satisfaction professionnelle’ ainsi que ‘la vitalité et le bien-être au travail’ ne sont que deux composantes du bonheur au travail. Il en existe encore d’autres qui influencent également le bonheur au travail.

Mais alors, le bonheur au travail, qu’est-ce que c’est?

Le bonheur au travail est avant tout une composante de notre sensation générale de bonheur. En nous fondant sur les chiffres de l’enquête sur le bonheur de l’UGent, nous pouvons déduire que notre emploi représente à peu près 18 % de notre bonheur. Ce n’est donc pas un pilier négligeable. Notre sensation de bonheur au travail a des répercussions importantes sur notre sensation de bonheur en général.

De plus en plus d’études et de documents ont été publiés à l’échelle internationale sur le « bonheur au travail ». En Belgique, également, cette thématique prend de l’ampleur, et le concept quitte tout doucement les hautes sphères pour devenir un objectif de plus en plus acceptable et concret pour les entreprises.

En nous aidant de la définition danoise du bonheur au travail (ou “arbedjsglæde”), nous pouvons décrire celui-ci comme étant “un sentiment de bien-être résultant de ce que nous nous sentons bien dans les tâches que nous exécutons et de notre implication dans une mission bien définie”.

Le bonheur au travail relève de la responsabilité partagée de l’employeur et du travailleur. D’une part, il incombe à l’entreprise de dessiner un cadre permettant d’optimiser le bonheur au travail de nombreux individus et de cartographier ce concept. En d’autres termes, il incombe à l’entreprise de créer un environnement permettant l’autonomie, la responsabilité, le développement personnel et les relations positives. Par ailleurs, il incombe aussi au travailleur d’œuvrer lui-même activement à son bonheur au travail et à celui de ses collègues en agissant et en prenant ses responsabilités dans les domaines où il peut avoir lui-même une certaine influence.

Pourquoi œuvrer au bonheur au travail ?

Le bonheur au travail n’est pas seulement attrayant et important pour la sensation de bonheur de chaque individu. Il constitue également un ROI ou retour sur investissement pour les cadres et les entreprises. Œuvrer au bonheur au travail permet de relever avec fruits de nombreux défis professionnels au quotidien, comme l’absentéisme (résultant notamment des nombreuses pathologies liées au stress et à l’épidémie galopante de burnouts), la baisse de productivité et les faibles motivations et implication des travailleurs.

Les chiffres en Belgique sont d’ailleurs alarmants : 64 % des travailleurs souffrent de stress au travail (Securex), 72 % estiment que leur travail n’a pas de sens (AMS), 73 % des travailleurs belges ne se sentent pas impliqués dans leur travail et 17 % sont si démotivés qu’ils nuisent (en secret) à l’entreprise (Gallup), 51 % se sentent régulièrement déprimés au travail (Agilitas), 21 % se sentent découragés et 26 % sont tristes, anxieux, révoltés ou dévalorisés au travail (HIP-Consult)…

Le bonheur au travail, une simple dépense ou un investissement?

Certes, œuvrer au bonheur au travail demande du temps et des moyens. Mais il ne faudrait pas le considérer comme une simple dépense. Il s’agit plutôt d’un investissement qui rapporte financièrement aux entreprises. Dans plusieurs pays, de plus en plus d’entreprises se lancent sur la voie du bonheur au travail et rapportent toutes des résultats positifs. Œuvrer au bonheur au travail a d’ailleurs des répercussions positives mesurables. En voici un petit aperçu :

  • Les travailleurs heureux forment des équipes plus performantes, plus résistantes, plus soudées et plus impliquées dans leurs relations avec les clients et les fournisseurs ;
  • Les travailleurs heureux sont plus créatifs, plus productifs, plus efficaces, plus impliqués et plus engagés ;
  • Les travailleurs heureux sont plus optimistes, plus énergiques, plus résilients, mieux armés pour résister au stress, font moins d’erreurs, ont moins de risque d’avoir un accident ou de tomber malades.

Comment œuvrer au bonheur au travail ?

Vous avez maintenant compris à quel point le bonheur au travail pouvait s’avérer intéressant pour les entreprises. Mais comment s’y prendre ? Par quoi commencer et que faut-il faire exactement ?

Pour œuvrer au bonheur au travail, il faut s’attaquer à plusieurs facettes en même temps, qui nécessitent chacune de solides fondations. La meilleure approche consiste à travailler sur plusieurs axes progressivement et stratégiquement. Cette approche stratégique vous permettra de créer une structure, d’avoir du rendement et de tirer notamment profit des bienfaits suivants :

  • Vous pourrez vous concentrer sur les piliers qui correspondent le mieux à la culture de votre entreprise ainsi qu’à sa vision et à sa mission. Vous pourrez ainsi faire immédiatement les bons choix parmi le large éventail d’activités favorisant le bien-être et le bonheur au travail.
  • En planifiant votre approche à (moyen) long terme, vous éviterez de mettre en place des initiatives isolées et non contraignantes.
  • En définissant les bonnes priorités, vous ne serez pas tenté de vous attaquer à tous les piliers en même temps ni de vous concentrer sur la cerise sur le gâteau sans veiller à ancrer les fondements essentiels.
  • C’est en impliquant tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise et en gagnant leur soutien que vous aurez le plus de chance de réussir. Vous aurez donc besoin de réels ambassadeurs, tant parmi le personnel du terrain que parmi les membres de la direction qui seront convaincus par la stratégie du bonheur au travail et qui la soutiendront pleinement.
  • Comme pour n’importe quel projet, c’est en définissant correctement le point de départ et les besoins, en évaluant les progrès accomplis et en ajustant la stratégie que vous obtiendrez les meilleurs résultats.

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